Inventaires, Claire Sibille
Inventaire numéro 6 – Sophie, Mars 2019
« Elle a cette mémoire de l’enfance où tout se sent, tout se sait, tout est tu. Car les fantômes sont volages et disparaissent à la lumière crue des mots qui les renvoie au néant. Comme chaque fois qu’elle perd le contrôle, elle les entend hurler de rage. Elle sait que beaucoup de ses ancêtres n’ont pas été tendres, d’autres n’ont pas eu la vie facile. Quand on ouvre la porte aux fantômes, ils s’y engouffrent comme un vent furieux dans une cabane abandonnée. »
Inventaire numéro 13 – Laure, 25 Avril 2019
« Ainsi la mort de Tristan augmenta-t-elle longtemps la tendresse du monde.
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Les enfants ont cette capacité de modeler l’univers pour qu’il semble habitable, un instinct de survie, un miracle de la nature. »
Ce roman m’a touchée en tant que fille, en tant que mère, en tant que grand-mère…
Les destins de ces trois femmes et l’écho de leur deuil resteront longtemps gravés dans ma mémoire.
Trois générations de femmes liées par la perte, la rancœur, le remord et l’amour.
Merci à Claire Sibille pour ce texte juste.
Le Grand Secours, Thomas B.Reverdy
Thomas B. Reverdy parle de la violence de banlieues que je ne connais pas et qui me rappelle la chance que j’ai d’être épargnée d’elle.
Il parle des quartiers abandonnés, de l’école, du système absurde de l’éducation nationale à bout de souffle.
Et quand il parle de l’écriture, de la posture de l’écrivain, il touche juste !
Les mots nous entraînent, et on reste sidéré par l’intelligence du propos. Les phrases longues et percutantes nous tiennent dans leurs filets.
Il joue entre l’intime et le vaste monde, c’est un orfèvre, et dans la tragédie de ce texte, il y a tant de poésie. On y égraine les classiques de la littérature sur un air de rap !
Au fil des pages de ce roman puissant, d’un suspense haletant, j’ai été conquise comme je l’avais été par Climax.
Je m’empresse de lire tous les romans de cet auteur qui me semble être une « pointure » de la littérature française contemporaine.
Ton absence n’est que ténèbres, Jon Kalman Stefànsson
J’aime l’univers de Jon Kalman Stefànsson : une plongée dans l’Islande sauvage, une langue poétique, des mondes oniriques. Je vis ces lectures dans un temps suspendu d’où je ne voudrais jamais m’échapper ! Je voudrais ne l’avoir jamais terminé, je suis fan, définitivement !